EN COURS
À l’extrême Nord du Burkina, dans l’enfer de la zone dite des 3 frontières, abandonnée par l’État burkinabè, existe un petit village d’irréductibles Songhaï.
Ils se sont armés, de courage surtout, pour ré ouvrir leur école primaire, fermée depuis 2 ans. Un Directeur d’école avec qui nous travaillons depuis 12 ans, et devenu un ami, est originaire de ce village et nous a fait part de la situation.
Le village a subi pendant 2 ans des attaques répétées, de groupes de motards armés de kalachnikovs, venus du Mali tout proche, qui ont d’abord razzié les 800 têtes de bœufs du village, sans que l’armée n’ose intervenir, faute d’équipements militaires suffisants et par peur de pièges. Lors de visites récurrentes, tirant en l’air et terrorisant tout le village, ils ont volé les triporteurs et le camion du village, emportés les petits ruminants et la volaille, vidé les boutiques, pillé l’essence à chacune de leur visite. Les récoltes d’octobre, de mil, sorgho et arachides (rien d’autre ne pousse dans cette bande de terre sous le Sahara) se sont faites sous protection militaire, champs par champs, dans la crainte des pillards.
Le meurtre d’un vieillard, qui avait juste eu le tort de ne pas avoir eu la force de fuir à leur arrivée, a déclenché la colère du village, menant à une révolte déterminée.
Ils se sont organisés avec courage et sérieux, d’abord pour faire former une vingtaine de jeunes au maniement des armes et aux tactiques de combat de base, profitant d’une nouvelle Loi burkinabè autorisant les « Volontaires de Défense de la Patrie ».
La bataille décisive a eu lieu peu après leur retour au village, lorsque 6 pillards, venant comme d’habitude profiter du village terrorisé, se sont heurtés à une résistance organisée et armée.
Cela a coûté la vie à l’un des jeunes volontaires mais, au bout de la nuit, l’élimination des 6 assaillants a mis fin aux attaques.
Le village reprend espoir d’une vie humaine. Ils sont déterminés à retrouver l’accès à l’éducation et la santé de base, défaillant depuis la fuite des services de l’État, par le recours à des enseignants et infirmiers volontaires, ressortissants du villages, diplômés exerçant ailleurs dans le pays (pour la plupart d’anciens élèves de notre ami d’ailleurs) et qui ont demandé une affectation exceptionnelle.
L’engouement est extraordinaire, déjà 150 enfants sont inscrits en CP1, 70 veulent reprendre en CP2 leur scolarité interrompue il y a 2 ans, 70 autres en CE1+CE2 et 47 en CM1+CM2.
Dans chaque classe une majorité de filles, plus de garçons ayant été placés chez des tuteurs au chef-lieu de département où quelques écoles sont encore ouvertes.
Au total 337 enfants (dont 184 filles) se réjouissent de reprendre le chemin de l’école, leurs cahiers et leur avenir en mains.
Mais c’est une grosse charge pour un village ruiné par les pillages passés et dont les ressortissants, dans tout le pays et à l’étranger, financent déjà la riposte armée et le fonctionnement du dispensaire récemment ré ouvert.
Nous pouvons soutenir leur résolution et renforcer leur détermination à vaincre face aux trafiquants, djihadistes et pillards.
Tous calculs faits, pour financer pour ces 337 élèves :
- Les fournitures scolaires et les fournitures de base pour l’école, un peu plus de 1.000 € suffiront
- La cantine coûte 2.500 € par trimestre pour une ration quotidienne par élève de 160 g de riz, 40 g de haricot sec et 20 g d’huile (barème officiel), pour 337 élèves et 55 jours de repas.
Si nous atteignons 6.000 € de dons pour ce projet nous pouvons assurer que l’école fonctionnera, cantine comprise, jusqu’à la fin de cette année scolaire et qu’ainsi les enfants qui ont craint un moment de dire adieu à jamais à leur rêve d’études pourront passer leur certificat d’Études primaires et continuer au Collège.
Nous espérons votre généreux soutien pour libérer les enfants de la terreur par l’éducation retrouvée.
Toujours associativement votre.
Catherine et Sofie, à Bobo-Dioulasso
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